Dans le précédent article, je vous ai fait part des retours ultra positifs de mes bêta-lecteurs. Mais je vous ai caché le seul avis négatif que j’ai reçu… Oh le salaud !!! Non, ce n’était pas pour vous tromper, c’était parce que cet avis méritait un article à lui tout seul. Revenons donc sur cette personne qui m’a lynché ce jour-là.
De l’objectivité !
Quand j’ai écrit Lovely XYX, j’ai immédiatement fait lire mon manuscrit à mes proches. Malgré tous les encouragements reçus, je manquais encore de confiance. Après tout, Lovely XYX n’est que mon deuxième roman, le premier que je veux sortir en auto-édition, c’était la première fois que j’écrivais de la romance, les proches manquent parfois d’objectivité, etc… les raisons pour stresser ne manquent pas quand on se lance dans une telle entreprise. Bref j’avais besoin de quelqu’un qui me fasse une analyse constructive de mon roman. Et pour ça, je me suis dit que ça valait le coup de passer par un bêta-lecteur… pro.
Un bêta-lecteur pro ?
Je ne donnerai pas de nom parce que je n’ai pas envie de générer du drama inutilement. Tout ce que je peux dire c’est que je me suis bien trompé sur cette personne.
Quoiqu’il en soit, je suivais beaucoup de gens qui font du contenu intéressant sur l’écriture et la publication. L’une de ces personnes prônait de bonnes ondes dans ses vidéos et j’y adhérais complètement… Internet est un ramassis de troll, de haineux et d’autres bestioles ragoûtantes, il est bon de s’entourer des bonnes personnes pour ne pas baisser les bras. Comme il proposait des prestations pour les auteurs, j’ai profité d’une offre pour être bêta-lu par ce professionnel de l’écriture/édition et de la bienveillance.
Et là, c’est le drame
Mon bêta-lecteur commence à lire mon manuscrit en décembre et me fait les premiers retours au fil de sa lecture. Ils sont plutôt durs. Je manquais de confiance mais quand même, je pensais que mon roman avait une bonne base. Sur les premiers chapitres, j’entends déjà quelques remarques qui me paraissent étranges. Le début de mon manuscrit serait très confus. Mmm admettons…
Revenons en arrière, au moment où je me lançais dans le projet d’écriture. Je n’ai jamais été un grand lecteur par manque de temps ou même par manque de motivation (j’ai un mot du médecin ne m’en voulez pas). Et quand on arrête pas de voir que pour écrire il faut beaucoup lire, ben moi je complexe. Je me dis que je ne lis pas assez, alors ça doit forcément se ressentir dans mon écriture. Pour compenser, je me forme. Beaucoup. J’enchaîne les articles, les vidéos, les formations, les retours d’auteurs, les retours de lecteurs et surtout j’analyse tout ce qui passe sous mon œil. Et je n’ai pas n’importe quel œil, j’ai celui de l’illustrateur, de celui qui observe et apprend. Oui en fait j’en ai deux, ce qui me rend doublement génial ne soyez pas jaloux.
Attention, je ne suis pas non plus un inculte, hein ! J’ai beaucoup lu de BD, de manga, j’ai vu énormément de films, de séries, joué à une tonne de jeux-vidéo, je suis un vétéran de guerre en tant que maître de jeu de rôle… bref ma culture « fiction » est loin d’être à la ramasse.
Pourtant, là, j’ai commencé sérieusement à me remettre en question. Est-ce que je m’étais déjà lourdement planté sur les tout premiers chapitres de Lovely XYX ?
Le lynchage
Après ses premiers commentaires, mon bêta-lecteur continue sa lecture en silence radio (c’était prévu dans son processus). Il reviendra vers moi quelques jours plus tard avec un rapport détaillé et des notes (par milliers, c’est Noël vu qu’on est en décembre) directement dans le manuscrit. Et je tombe des nues.
- mon style est trop scolaire ;
- ma narration est confuse ;
- le passage du premier chapitre au deuxième est bizarre ;
- le narrateur qui brise le quatrième mur est chiant ;
- ça manque de description ;
- etc.
Et cerise sur le gâteau, je suis un sexiste, homophobe, raciste, etc. Certains passages sont même écœurants, mes personnages fades, mon style insipide, mes descriptions vides, mon histoire ne tient pas la route, l’humour est dérangeant… bref je suis un ennemi de l’humanité.
Ceux qui me connaissent dans la vie et qui lisent ces lignes doivent alterner entre les yeux ronds et les crises de fou rire. Pour ceux qui ne me connaissent pas : sexiste, homophobe, raciste ne correspondent pas vraiment à mes idéaux. Lovely XYX est plutôt une histoire qui va dans le sens contraire.
En rire
Aaaah qu’est-ce que j’aurai aimé en rire justement. Mais non, ça ne m’a pas du tout fait rire. Pour tout vous dire, ce rapport m’a mis au fond du gouffre. Je suis quelqu’un de très positif, mon mental est en acier trempé, mais là c’était au-delà de ma résistance. Après tout je ne suis qu’un ohm (ne retenez pas ce jeu de mot douteux de mon œuvre générale par pitié).
Si je n’étais pas aussi solide psychologiquement, je pense que j’aurai arrêté l’écriture. Si j’étais fragile, je pense même que j’aurais pu faire une bêtise. Oui, ce rapport m’a assassiné psychologiquement et aurait pu avoir des conséquences bien plus désastreuses dans d’autres circonstances.
Rebondir
Mais alors qu’est-ce qu’il s’est passé avec cette personne ? Elle qui prônait la bienveillance, pourquoi m’a t-elle flingué ? Bonne question. Je n’aurai sûrement jamais la réponse à part quelques théories. La plus évidente pour moi et que ce bêta-lecteur a des troubles autistiques. Il n’a pas compris l’humour, le sarcasme, le second degré, les situations burlesques qui font Lovely XYX. Il m’a associé à Ced (mon personnage sexiste qui se dévoile ici et dans son interview) et pense que je valide ses pensées tordues. Mais ça n’explique pas tout.
En effet, quand je lis ses commentaires je me rends compte qu’il est passé complètement à côté de… de… de tout ! Il ne se projette pas dans mes descriptions. Il confond des personnages. Ne comprend pas où le narrateur l’emmène. Ne capte pas un dialogue simple parce qu’il n’a rien compris des sous-jacents. Ce bêta-lecteur a dû lire mon manuscrit en faisant autre chose, c’est pas possible d’être autant à côté de ses pompes dans les remarques faites !
Alors oui, je sais. C’est facile de dire que cette personne n’a rien compris. Peut-être que c’est moi qui ai vraiment écrit comme un pied (vous avez fait le lien avec les pompes dans le paragraphe précédent ? J’ai honte). Après tout, c’est moi qui demandais l’avis d’un pro. Mais un tel écart entre les bêta-lecteurs amateurs et pro est juste improbable.
Par conséquent, j’ai interrogé tous les autres et leur ai demandé ce qu’il pensait de ces retours. Comme moi, ils ont halluciné, ça ne tenait pas la route à moins de ne pas comprendre le second degré comme certains autistes.
L’est-il vraiment ? Peut-être… En tout cas quand je lis :
J’essaye d’être le plus bienveillant et objectif possible, ce fut assez difficile parfois ^^
je me dis qu’on est à des années-lumière du concept de bienveillance. Ah si il y a un petit smiley « ^^ » à côté. Manquait juste un « lol » et j’étais le plus heureux des hommes.
Et donc elle est là mon erreur. Je me suis trompé sur cette personne, ou peut-être que je me suis laissé tromper par cette personne. Peu importe, quand on comprend que le manuscrit n’y est pour rien, tout va mieux. Bon je vous dis ça comme si c’était une évidence, mais ça m’a pris plusieurs semaines pour m’en remettre.
Protester ?
Ho la la, je ne peux m’empêcher de soupirer en relisant ses notes. Je pourrais écrire un bouquin avec toutes les bêtises qui en ressortent. Alors du coup, vous pouvez peut-être vous demander si j’ai répondu à cette personne. Et bien, je ne l’ai pas fait pour plusieurs raisons :
- elle a le droit d’avoir son propre avis ;
- la prestation n’était pas chère (je comprends mieux pourquoi) ;
- ça ne peut que mal finir ;
- je n’ai pas que ça à faire ;
- je veux tourner la page au plus vite.
Enfin, il y a une dernière raison… grinçante. Cette personne a une communauté assez importante puisqu’elle fait du contenu pour les auteurs. Si elle décide de me lyncher sur les réseaux, je n’aurai rien pour contrer la vague de haters. Et s’il y a bien deux trucs que je n’aime pas ce sont les haters et les vagues.
Plutôt que de mettre des coups d’épée dans l’eau, je préfère me concentrer sur ce que je sais faire : divertir mes lecteurs.
Vous faire votre propre avis
Si vous êtes intrigué par ce pamphlet enflammé que je vais prochainement publier, vous pouvez vous faire votre propre avis en lisant la première partie de Lovely XYX. Pour ça, il faut vous inscrire à ma newsletter et vous pourrez télécharger ce navet intersidéral. Aiguisez votre fourche, attisez vos brandons, érigez ma future croix, écrivez un épitaphe humiliant… mon corps est prêt à subir votre haine 😎
Et si vous avez besoin d’un énième avis, celui d’un pro, d’un vrai, avec des choses intelligentes dedans, il y a celui de Cyril que je relaie dans cet article : La nuit où un bêta-lecteur m’a encensé.
